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«Mon visage ne racontait plus rien» : le paradoxe du Botox, qui comble les rides... et gèle les émotions ?
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Dans une société du jeunisme et de l'ultra-maîtrise, les injections de toxine botulique permettent de garder la face. Mais en figeant les visages, ne figent-elles pas aussi nos émotions ? Les chercheurs s'interrogent.
Pendant huit ans, Adeline Ducron, 47 ans, chasseuse de têtes, a suivi scrupuleusement les recommandations de son médecin esthétique. Une routine à base de conseils diététiques, de séances de sport, de peelings et de traitements par comblement. «J'ai reçu, je dirais, une centaine de piqûres de Botox au total (en comptant le nombre de points d'injection et non le nombre de seringues utilisées, NDLR)», estime-t-elle. «Au début, c'était magique. Je me trouvais fraîche, sereine, impeccable. Mais avec le temps, quelque chose s'est détraqué», confie-t-elle. Adeline évoque les réunions pendant lesquelles ses collègues ne parvenaient pas à décrypter ses mimiques. Les blagues tombées à plat, ou encore les moments intimes où elle se sentait comme déconnectée. «Mon visage ne racontait plus rien. Même moi, parfois, je ne savais plus si ma nature était vraiment joyeuse ou aussi dure que le reflet renvoyé par le miroir», décrit-elle.
Se sentir vivante
Il y a un an, suite à une rupture sentimentale brutale, elle remet en…